Un regard de croyant sur la biodiversité

Publié le 7 Mai 2013

Un regard de croyant sur la biodiversité

​Par le Frère Marc Bellion, op

Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! Tout cela, ta sagesse l’a fait ; la terre s’emplit de tes biens. (Ps 103(104), 24)

Est-ce que le souci pour la biodiversité ne devrait revêtir qu'un intérêt économique, voire un intérêt plus ou moins ésotérique ? N'y aurait-il pas des éléments de théologie chrétienne qui justifieraient de s'intéresser à la question ?

L'ordre de la création

La création, donc tout ce qui existe, vient de Dieu: il a tout créé à partir de rien (cf. 2M 7,28). Les deux récits de la création, même s'il ne livrent pas un historique des événements, donnent un certain aperçu de l'intention de Dieu.

L'ensemble de ce que Dieu a fait, il l'a trouvé très bon (cf. Gn 1,31) cela implique que chaque chose telle qu'elle est y est à sa place et nécessaire. Ce qui était chaos au début est devenu cosmos, c'est-à-dire « ordre ». Et l'homme est placé dans cette création pour en être le jardinier (cf. Gn 2,15). Même si Dieu lui a dit d'être le maître de la création (cf. Gn 1,28) cela ne veut pas dire le destructeur, car un maître qui détruit ce dont il a la responsabilité va le perdre et se retrouvera les mains vides.

Saint Thomas d'Aquin l'exprime a sa manière quand il dit qu'en fait la multiplicité des créatures est nécessaire pour représenter l'unique bonté de Dieu (cf Somme Théologique Ia q 47).

Un regard de croyant sur la biodiversité

La fin de la création

Une autre branche de la théologie qui vient compléter en quelque sorte la théologie de la création est l'eschatologie, branche qui s'intéresse à la fin du temps et donc de la création. On peut supposer et espérer que la fin du temps sera marquée par un moment de rédemption et d'accomplissement de la création. Toutes les créatures ont droit à trouver leur accomplissement à la fin du temps, c'est le dessein de Dieu. L'homme n'a donc pas à faire disparaître ces créatures dotées d'une telle dignité dans le projet de Dieu.

Éthique

D'un point de vue éthique, on peut, pour traiter des relations entre l'homme et les autres créatures, adapter les vertus qui normalement régissent les interactions entre humains. Certaines peuvent s’appliquer directement. Par exemple, la tempérance que les hommes développent dans leur rapport les uns avec les autres peut aussi servir à caractériser le rapport des humains aux plantes et aux animaux. Enfin, l'indifférence des individus pour la situation de leurs semblables se retrouve aussi dans l'indifférence à la nature et à la biodiversité.

Pour lire une analyse du phénomène de la biodiversité, cliquez ici

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Pour aller plus loin

Anders MELIN, « Towards a Theological Virtue Ethic for the Preservation of Biodiversity », in ECOTHEE. Ecological Theology and Environmental Ethics, Orthodox Academy of Crete , 2009, pp. 371-378.

Wolfgang SOFSKY, « Sofskys Untugenden », http://www.3sat.de/page/?source=/kulturzeit/specials/96290/index.html