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Prière composée par Soeur Julie, moniale dominicaine à Chalais

Méditation

"Le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous." (Jn 1,14)

Pour s’incarner, le Verbe a dû naître dans un lieu donné à un moment précis. Il ne pouvait devenir vraiment homme qu’en venant dans une famille particulière, s’ancrant ainsi dans une terre et une époque. C’est cet enracinement qui fait « la chair » de tout être humain. Le choix de Marie comme Mère du Sauveur n’exclut aucun homme du salut : le Christ est bien venu dans le monde pour sauver tous les hommes, les juifs comme les païens, les hommes qui ont vécu avant Lui comme ceux qui viendront après Lui. Mais pour cela, Il a voulu assumer complètement notre humanité et vivre pleinement la vie d’un juif de son temps.

Cette manière d’agir de notre Seigneur est riche de sens pour nous aujourd’hui. Dans une société mondialisée, où les possibilités de communication sont rendues possibles à travers le monde entier, où les différences culturelles sont parfois gommées au profit des grandes marques internationales, nous avons plus de mal à nous enraciner dans une terre et une époque. Difficile de dire quel est le bon échelon pour permettre à chacun de se construire : le département, la région, la nation ? Une chose est sûre : pour rendre notre société plus humaine, il nous faut à la fois « garder les pieds sur terre », apprécier les richesses de notre environnement immédiat et en même temps rester toujours ouvert à notre prochain qui parfois peut venir de loin !

Apprenons du Christ à nous enraciner là où nous sommes tout en nous reconnaissant « étrangers et voyageurs sur la terre », aspirant à une patrie meilleure, la patrie céleste.

Avec confiance, prions notre Père :

• Seigneur, Toi le Créateur de toute chose, nous te prions pour toutes les personnes qui oeuvrent à valoriser les richesses de chacune de nos régions. Qu’elles nous aident à les redécouvrir et à en prendre soin.
• Seigneur Tout-Puissant, nous te prions pour les élus de nos départements et de nos régions. Que la réforme qu’ils seront chargés de mettre en place ne cherche pas tant à réduire les dépenses publiques qu’à mieux servir les hommes et en particulier les plus démunis.
• Dieu d’Amour, donne aux hommes la capacité de se pardonner mutuellement pour que les blessures de l’histoire ne rendent pas impossible la recherche du bien commun.
• Seigneur Miséricordieux, nous te prions pour tous ceux qui ont dû fuir leur pays, qu’ils trouvent sur leur route des personnes qui les accueillent comme des frères afin qu’ils puissent « planter leur tente parmi nous ».