Comprendre: le handicap

Publié le 7 Novembre 2013

Par Céline François et Alban Vallette d'Osia

En France, d'après l'INSEE, 1,8 millions de personnes de 15 à 64 ans ont une reconnaissance administrative du handicap qui leur permet de bénéficier de la loi sur l'obligation d'emploi de travailleur handicapé. En ajoutant les personnes qui déclarent avoir un problème de santé depuis au moins six mois et rencontrer des difficultés importantes dans leur activité quotidienne ou avoir eu un accident du travail dans l'année comme définition beaucoup plus large de la population handicapée, l'INSEE évalue à plus de 20% le nombre de Français en âge de travailler souffrant de handicap.

Comment définir le handicap ?

La définition du handicap varie sensiblement selon les organismes et les textes réglementaires. Selon la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, «constitue un handicap toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ». Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la définition du handicap comprend 3 dimensions qui révèlent autant de composantes du handicap : la déficience, l’incapacité, le désavantage . Le handicap peut être physique, psychique, mental ou intellectuel, social même.

La handicap, une réalité physique et une construction sociale

Le terme handicap désigne la limitation des possibilités d'interaction d'un individu avec son environnement en termes d'accessibilité, d'expression, de compréhension ou d'appréhension. Il s'agit autant d'une notion sociale que d'une notion médicale. Ces limitations d'activité et de participation restent variables selon les contextes nationaux ou sociétaux. Le philosophe Georges Canguilhem exprimait ainsi cette réalité: "c'est au-delà du corps qu'il faut regarder pour déterminer ce qui est normal pour ce corps même" (Le Normal et le Pathologique, Paris, PUF, 1966). Le handicap est donc relatif à un environnement. Par exemple, porter des lunettes est très répandu, mais pour les pilotes de l’armée, c’est un handicap qui interdit le pilotage. Cela signifie que le handicap empêche de vivre, travailler, ou simplement de s’intégrer dans un milieu précis. Dans l’exemple cité, la personne handicapée par rapport à ce milieu doit renoncer à y appartenir. Les liens entre la société et la personne handicapée ont été spécialement étudiés par le sociologue Erving Goffman (Stigmate, les usages sociaux des handicaps, Paris, Les Editions de Minuit, 1975 (1963)). Celui-ci définit ainsi l'identité sociale (spécialement des personnes en situation de handicap) selon deux dimensions: : une identité sociale virtuelle (ce que la société attend d'un individu en fonction de ses caractéristiques et spécialement de son handicap) et une identité sociale réelle (ce que l'individu estime être en réalité). Si les deux s'accordent, la personne handicapée est de plus en plus reconnue et intégrée. En revanche, si les deux se distendent, un processus de stigmatisation de la personne handicapée peut s'opérer.

C’est donc en grande partie la société qui, de par ses critères normatifs, va décider de la reconnaissance, du degré de handicap et donc des aides nécessaires. C’est en quelque sorte la société qui définit le handicap.

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